Nouveau venu dans le monde du financement, le crowdfunding bouscule de nombreux codes. Cette pratique, qui consiste à faire appel à la contribution financière d’un grand nombre de personnes, s’oppose aux idéologies des institutions financières qui ne la voient pas non plus d’un bon œil. Depuis son apparition dans les années 1800, cette forme d’investissement a mobilisé des millions de personnes et drainé des centaines de milliards de dollars. Le crowdfunding va-t-il faire de l’ombre aux institutions bancaires traditionnelles ? Est-ce un effet de mode ou une méthode d’investissement pérenne ?
Quelques mots sur le crowdfunding
Le crowdfunding consiste à amener une foule de personnes à payer une petite somme d’argent pour investir dans une idée ou un produit, avec la promesse que, lorsque cette idée se concrétisera, elles seront les premières à y avoir accès. Le projet peut être n’importe quoi, d’une technologie innovante à un jeu vidéo en passant par une invention.
La clé est d’engager ces personnes dans votre idée, de les convaincre d’investir une petite somme d’argent pour une petite récompense, puis de les faire partager le projet parce qu’elles estiment avoir acheté quelque chose de spécial et vouloir que les autres en prennent connaissance. Les meilleurs projets de crowdfunding font en sorte que les gens en parlent et que l’investissement suive.
Avantages
En faisant appel au public et non aux institutions bancaires, les bénéficiaires des levées de fonds ont plus de chances d’obtenir le financement qu’ils souhaitent. En effet, la plupart des institutions bancaires ont des règles très strictes en ce qui concerne les prêts. Les projets sont scrutés à la loupe par des spécialistes qui ne voient pas toujours le potentiel des technologies nouvelles.
Les investisseurs, de leur côté, ont la chance de participer à des projets qui leur tiennent à cœur. Ils trouvent cela valorisant et n’ont généralement pas de regret. Cela est particulièrement vrai pour les projets communautaires qui font appel à des dons. Avec ce mode de financement aucun projet n’est laissé pour compte ; ce qui permet un débridement de la créativité.
Limites
Depuis leur apparition, les plateformes de crowdfunding font l’objet d’une grande suspicion de la part des régulateurs et des institutions bancaires. Ces dernières ont, à force de lobbying et de lois, réussi à mettre des brides au crowdfunding. Dans la grande majorité des pays, les options d’investissement sont très limitées. Pour chaque projet à financer, chaque individu ne peut investir que des sommes très faibles. Il faut ajouter à cela le risque que comporte l’investissement dans une startup.
Les spécialistes sont formels : 90% des startups échouent. De ce fait, miser sur le crowdfunding comme méthode d’investissement peut être contreproductif. De plus, la grande majorité des entrepreneurs, qui utilisent cette méthode d’appel de fonds, ne rémunèrent pas les investisseurs en dividendes. Généralement, ceux-ci reçoivent en retour des biens en nature. Un musicien reversera des tickets de concerts ou des cd de son album, tandis qu’une startup technologique vous offrira un abonnement à ses services. Le crowdfunding n’est donc pas fait pour ceux qui veulent un retour sur investissement en espèces sonnantes et trébuchantes.
Le crowdfunding n’est pas qu’un simple effet de mode, car ses racines remontent à des siècles. Dans le passé, les écrivains levaient des fonds avant la parution de leurs livres et en donnaient la primeur aux investisseurs. Il constitue un puissant outil pour le financement des projets communautaires et humanitaires. Ce mode d’investissement permet aux investisseurs de mettre leur argent dans des choses qui leur tiennent à cœur. Il ne faut cependant pas s’attendre à y récolter des millions en raison des nombreuses lois qui le brident.