Sur le marché des crédits, les acteurs sont exposés à plusieurs types de risques pouvant affecter soit les garanties des transactions financières qu’ils effectuent, soit le remboursement de leurs dettes, soit les contreparties générées par leurs opérations commerciales, etc. Parmi ces risques, le risque de taux et le risque de crédit méritent une attention particulière en ce qu’ils déterminent en grande partie la pérennité des entreprises, ainsi que la rentabilité de plusieurs transactions. De quoi s’agit-il ?
Qu’est-ce que le risque de taux ?
Le risque de taux renvoie à d’éventuelles pertes financières liées aux fluctuations monétaires, notamment en matière de réinvestissement ou de désinvestissement sur les marchés. Il a pour conséquence d’entraîner une possibilité de moins-values en capital, définitives ou temporaires. Plus simplement, il s’agit de la variation du prix d’un actif, engendrée par une variation des taux d’intérêt.
Dans la pratique, le risque de taux est présent lors d’un crédit immobilier ou d’un placement obligataire à taux variable. Les institutions financières comme les banques sont régulièrement exposées à ce type de risque aussi bien pour leurs opérations de bilan que hors-bilan. Pour le détenteur d’une obligation à taux fixe, une variation du prix de l’obligation peut entraîner soit un gain, soit une perte en capital.
En effet, lorsque les taux d’intérêt sur le marché des obligations augmentent au-delà du rendement initial de l’obligation, la valeur de celle-ci diminue. Par contre, lorsque les taux d’intérêts chutent, la valeur réelle de l’obligation augmente. En entreprise, le risque de taux peut se manifester au niveau du compte de résultat comme au niveau du bilan. Au niveau du bilan, c’est la valeur de l’actif ou celle du passif qui peut subir des variations.
Au niveau du compte de résultat, il se manifeste par la baisse des produits financiers en cas de diminution des taux d’intérêts, ou une augmentation des charges financières en cas de hausse des taux. Pour une entreprise, ce risque se rapporte à l’éventualité qu’une baisse des taux d’intérêt affecte le rendement des placements ou augmente les charges. Il ne faut cependant pas confondre risque de taux et risque de crédit !
Qu’est-ce que le risque de crédit ?
Il correspond par exemple aux aléas pouvant naître lorsqu’un créancier ne se fait pas rembourser par son débiteur dans le cadre d’un prêt. Au niveau des banques, chaque opération de prêt expose davantage l’institution à des risques variables. Cela implique qu’elles doivent analyser minutieusement les risques de taux de chaque dossier, en veillant à ne financer les prêts à long terme qu’avec des fonds à long terme, et les prêts à court terme qu’avec des fonds à court terme.
Pour les particuliers ou les PME, et contrairement au risque de taux, le risque de crédit peut être simplement évalué sur la base des dossiers de crédits et des garanties offertes. Mais pour les grandes entreprises, l’analyse du risque doit aller au-delà des simples garanties en prenant en compte plusieurs données réputées significatives telles que le bilan, les comptes de résultat, l’échéance sollicitée, etc.
Le risque de crédit comporte trois composantes :
- un risque de défaut : il se manifeste en cas de retard ou de manquement au paiement de la dette principale et des intérêts par l’emprunteur ;
- un risque d’altération de la qualité du portefeuille de crédit ;
- et un risque de taux sur le montant du recouvrement c’est-à-dire sur la somme que le prêteur récupérera effectivement à la caisse ;
Les risques de crédit et de taux d’intérêt présentent cependant des natures similaires. En effet, dans l’un ou l’autre des cas, ils participent à la détermination du coût des financements à accorder aux emprunteurs ou, à la détermination de la rémunération ou de l’intérêt des prêteurs. Une bonne analyse du risque de taux peut aussi permettre de déterminer l’opportunité d’un prêt pour l’entreprise et d’aider l’institution financière à décider d’un refus de crédit ou d’un accord de financement.