L’impact de la pandémie du Coronavirus sur l’économie mondiale est important et continue de s’apprécier aujourd’hui. De plus en plus, le dollar perd de la valeur au détriment de l’euro. Cette situation entretient de plus en plus l’idée d’une déflation dans la zone euro.
Une situation favorable à une nouvelle guerre des monnaies
Le Covid a eu des conséquences sur toutes les économies du monde, celle des États-Unis y comprise. Actuellement, l’administration Biden tente de remonter la pente pour restaurer la stabilité économique du pays. Dans cette perspective, Olivier Passet, économiste au cabinet d’études sectorielles Xerfi, pense que les Américains pourraient être tentés de miser sur la dépréciation actuelle du dollar pour contenir quelque peu le choc économique qu’ils ont subi.
Depuis mi-juillet, l’euro se bonifie par rapport au dollar et avoisine un taux de change compris entre 1,18 et 1,20 dollar. Pour vous en assurer, renseignez-vous auprès d’un bureau de change sur Paris et vous vous rendrez compte de l’impact dans la zone euro de ce contexte d’inflation faible. En effet, cette situation renforce les menaces d’une baisse des prix qui à coup sûr affectera la demande adressée aux entreprises tout comme l’emploi et les salaires.
Plus clairement, une augmentation de l’euro réduit ce qu’on appelle dans le jargon économique « l’inflation importée » c’est-à-dire l’inflation liée au prix des achats des entreprises à l’étranger. En même temps, elle constitue un handicap pour les exportations européennes vers d’autres zones. Tout ceci dans un contexte où l’inflation a atteint un niveau très bas (-0,2%), même si des circonstances ponctuelles ont contribué à cela.
L’étape décisive pour la réserve fédérale des États-Unis
Au regard des circonstances, la BCE projette une progression de 0,3% de l’indice des prix à la consommation. Or, depuis 2015, le taux de change euro-dollar se situait entre 1,10 et 1,15 dollar, à de rares exceptions près. Une situation qu’Olivier Passet appréhende comme la fin d’un « compromis coopératif » signé en 2014 entre la BCE et la Fed et portant sur le programme de rachat d’actifs financiers de la BCE sur instruction de son président d’alors : Mario Draghi.
Cette approche avait sonné la fin de la surélévation de l’euro par rapport au dollar avec un taux de change régulièrement remis en cause en France. Jerome Powell, président de la Fed, a d’ailleurs signifié en ce sens que désormais, la banque centrale américaine misait sur une cible d’inflation de 2% en moyenne. Pour Olivier Passet, il s’agit d’un tournant décisif qui ramènerait au premier plan la guerre des changes qui pourrait même dépasser les limites du vieux continent.
La BCE veille au grain
Pour l’heure, la BCE reste sereine et n’a pas, à l’issue de la dernière réunion de son conseil de gouverneurs, envisagé des mesures pour contenir l’appréciation de l’euro. En effet, elle a déjà débloqué 750 milliards d’euros dans l’achat d’actifs et surtout de la dette publique, pour combattre la crise économique causée par la pandémie.
Il n’en demeure pas moins que les autorités économiques européennes gardent un œil sur le cours de l’euro. En ce sens, un spécialiste de la BCE considère que l’institution n’a pas particulièrement d’objectifs de change, mais suit de près les développements sur le marché des changes, afin d’ajuster sa politique monétaire au besoin.
Toutefois, comme la banque centrale américaine, la BCE a initié sous l’impulsion de sa présidente Christine Lagarde une revue stratégique de sa politique monétaire. Les premiers fruits de cette approche devraient s’apprécier vers l’automne 2021.