Epargne de précaution, Mon Amour!

de | 7 octobre 2014
épargne de précaution

Comme il existe différents supports pour épargner ou investir, il existe différents types d’épargne. La plus connue est sans doute celle à mettre en place en priorité : il s’agit de l’épargne de précaution. Mais pourquoi vous en parler maintenant ? A quoi peut-elle vous servir? Quel montant devez-vous y consacrer?

Pourquoi se constituer une épargne de précaution?

Comme son nom le laisse supposer, l’épargne de précaution a pour objectif de vous prémunir des coups durs de la vie, à minima du point de vue financier. L’idée globale est de se dire que c’est avec cette épargne que vous pourrez régler les dépenses imprévues qui ne manqueront pas de survenir tout au long de votre vie. Grâce à cette épargne, vous n’aurez ni à limiter vos autres dépenses mensuelles ni à changer votre rythme de vie. L’argent permettant de subvenir à ces coups durs de la vie sera bien au chaud sur le support de votre choix, probablement un livret A ou assimilé pour sa facilité à transiter depuis et vers votre compte courant.

Vous n’aurez qu’à puiser dans cette épargne de précaution pour, par exemple, acheter une nouvelle machine à laver lorsque l’ancienne aura rendu l’âme après quelques années de bons et loyaux services. Cette épargne vous évitera d’être obligé de manger des pâtes pendant plusieurs mois 😉 ou d’avoir recours à un coûteux crédit à la consommation ou assimilés!

Comment se constituer une réserve?

A la lecture du premier paragraphe, vous pourriez vous dire, à juste titre :

L’idée est sympathique, mais comment je la trouve, moi, l’argent à mettre sur mon livret A? Et puis, les imprévus de la vie étant par définition…imprévus 🙂 , comment identifier la somme que je dois mettre dans mon épargne de précaution?

Commençons par répondre à la seconde question. La somme à mettre de côté dépend de plusieurs paramètres qui vous sont personnels : dépenses mensuelles incompressibles, peur du risque, … Je n’entrerai pas ici dans le détail de tous les sujets qui seraient à prendre en compte pour identifier la bonne somme à épargner, mais de manière générale, avoir 3 mois de charges mensuelles en réserve parait une bonne moyenne pour voir venir.

Pour constituer son épargne de précaution, la logique est des plus simples. Mettre de côté, chaque mois, un petit pécule, qui au fil du temps constituera votre épargne de précaution. Deux conseils sur le sujet :

  • Comme on le lit souvent sur la toile, payez vous en premier. Autrement dit, dès votre salaire ou autre rentrée d’argent perçu, placez en une partie sur le support de votre choix. Le livret A est le candidat désigné pour ce type de placement, l’épargne de précaution se devant ensuite d’être facilement accessible. Idéalement, automatisez le tout par la mise en place d’un virement mensuel pour ne pas perdre le rythme. L’intérêt de vous payer en premier est que vous vous habituerez ainsi, sans effort ou presque, à ne plus avoir usage de cette somme nouvellement épargnée.
  • Second conseil, même si certains le trouveront surprenant : commencez petit. Lorsque vous débutez la mise en place de votre épargne de précaution, commencez par une somme modeste. Vous aurez tout le loisir de l’augmenter au fil du temps si vous sentez que cela est compatible avec votre rythme de vie. Vous verrez qu’on se prête rapidement au jeu et que voire son pécule grandir régulièrement est extrêmement motivant pour continuer sur sa lancée. Si vous agissez à l’inverse, en commençant par une sommes élevée ou trop importante, le risque est grand que vous ne soyez finalement pas encore en capacité d’épargner autant, et que vous vous retrouviez rapidement à cesser de mettre cette somme de côté. Il serait dommage d’abandonner ainsi une excellente mesure pour votre bonne hygiène financière.

épargne de précaution

Cas d’utilisation… vécu!

L’épargne de précaution a pour objectif de réduire les effets des coups durs de la vie, financiers bien évidemment. Cela peut par exemple être la perte soudaine de son emploi ou le nécessaire achat d’une nouvelle voiture. Pour ce qui me concerne…

Connaissez-vous la loi des séries? Appliquée de manière pessimiste, cette loi de Murphy, ou loi de l’emmerdement maximum (pardonnez moi l’expression 🙂 ), consiste à enchaîner dans un laps de temps relativement restreint un nombre important de soucis en tout genre. Ma femme et moi avons récemment eu le privilège d’en subir une belle vague… Je ne détaillerai pas tout ici, certains points relevant du domaine plus personnel ou n’ayant que peu d’intérêt à être partagés, mais voici pour vous un petit florilège. Depuis quelques semaines/mois, nous avons donc eu le privilège d’enchaîner, plus ou moins dans le désordre :

  1. Changement des 4 pneus de la voiture familiale. C’était certes prévisible, mais la crevaison d’un des pneus nous a incité à avancer le chantier…
  2. On reste dans le domaine automobile avec les plaquettes et disques de freins.
  3. On ne perd pas le rythme et on continue avec un problème de joint spy et un changement d’embrayage. Aïe!
  4. Et pour finir côté automobile, remplacement de la poche d’additif pour le FAP.
  5. Je vous fais grâce de l’épisode du pare-brise, merci l’assurance automobile! Je n’entrerai pas non plus dans le détail quant aux comportements étranges de la voiture ayant nécessité plusieurs programmations successives des calculateurs embarqués, comportements consécutifs à une des interventions précédentes…
  6. On passe à notre immeuble de rapport, où nous avons dû réaliser quelques travaux de plomberie plus tôt qu’escompté. Heureusement que nous avions commencé à mettre de côté et que le cashflow est positif!
  7. Notre centrale vapeur, élément crucial dans notre organisation au quotidien ou presque, nous a lâchement abandonné à quelques jours de la rentrée scolaire 🙁 . Avec nos 2 enfants et même si notre vieux fer à repasser, vestige de mes années estudiantines, nous a quelques jours sauvé la vie, un remplacement était inévitable.
  8. Et nous achevons le tout avec une fuite d’eau dans le toit de notre résidence principale, avec une assurance habitation ne prenant en compte que les dommages liés aux fuites. Et ne prenant donc pas en compte les prestations de recherche de la source de la fuite, et encore moins de réparation de celle-ci! Et comme le soleil ne nous a pas fait l’honneur de sa présence au mois d’Août…

Bien évidemment, chaque évènement pris unitairement n’est pas plus grave que cela et n’est potentiellement pas impactant sur notre quotidien. Mais mis bout à bout, les dépenses engendrées s’élèvent rapidement à plusieurs milliers d’euros! Tout cela m’a conduit (sans jeu de mot avec les évènements automobiles décrits plus haut… 🙂 ) a me rappeler 2 choses importantes, à partager avec vous :

  • Tout d’abord, j’ai bien fait de me séparer de ma seconde auto il y a maintenant plus de 6 mois. Car au delà des économies réalisés que j’ai déjà partagé avec vous, cette expérience confirme qu’une voiture est un véritable gouffre financier!
  • Et bien évidemment, comme le suggère le titre de l’article, je ne regrette absolument pas d’avoir mis en place, et cela depuis plusieurs années, cette fameuse épargne de précaution. Car sans elle, ces différents évènements n’auraient pas été sans impact sur notre rythme de vie et auraient pu avoir de fâcheuses conséquences.

Au delà du fait que ma femme et mois avons dû vider une partie de nos réserves en cash, cette épargne de précaution nous a permis à chaque fois de relativiser ces petits coups de malchance. Finalement, elle nous a permis de nous dire que tout cela, ce n’était que du matériel et du financier. Et comme chacun le sait depuis x-files, l’important est ailleurs ! 🙂

De votre côté, avez-vous mis en place une épargne de précaution? En avez-vous déjà eu l’usage?

10 réflexions au sujet de « Epargne de précaution, Mon Amour! »

  1. Nathanael

    Salut Squatte
    Comme tu viens de le dire ici on dois se construire une épargne de précaution pour assurer les éventuels dégâts de la vie. Mais est-ce que cette épargne de précaution dont tu parles n’est pas ce que les économistes appellent la demande de monnaie pour motif de précaution?
    Nathanael

  2. Mike

    3 mois c’est bien pour un salarié mais insuffisant pour un entrepreneur. mini 6 mois pour ces gens là.
    après vient le coté subjectif de la sécurité.
    certains ont besoins de 2 ans de revenus pour se sentir tranquille, d’autre c’est plutôt 1 mois. très variable donc selon les personnes.

  3. Squatte Auteur de l’article

    Bonjour Nathanael,

    Je n’ai aucune idée de la terminologie utilisée par les économistes. Une chose est toutefois sûr : cette fameuse épargne de précaution me semble un impératif pour quiconque, surtout si ce quelqu’un veut se lancer dans des projets « financiers ».

  4. Squatte Auteur de l’article

    Bonjour Mike et bienvenue sur le blog ! 🙂

    Tu as raison, la somme à épargner pour chacun est différentes : le rythme de vie, le travail, les éventuels enfants, l’aversion au risque… sont autant de sujet qui peuvent et doivent influer le juste montant à mettre de côté dans son épargne de précaution!

  5. Marc @ Mieux Gérer Son Argent

    Salut Squatte,

    Tu as bien raison de parler de l’épargner de précaution.
    C’est un véritable filet de sécurité qui permet de ne pas se retrouver à découvert en cas de problèmes.
    Et comme tu l’évoques dans tes exemples ils sont variés et n’arrivent jamais au bon moment !

    Pour un salarié avec une situation stable 3 mois de revenus est un très bon point de départ.
    C’est d’ailleurs ce que je préconise sur mon blog 🙂
    Mais si la situation est précaire ou moins stable il faut épargner plus que ce point de départ.
    Dans un article sur l’épargne de précaution je prend différents exemple qui vont de ces 3 mois à 2 ans.
    Tout dépend de la situation actuelle de la personne et surtout de la situation future.

    Squatte, as-tu penser à te constituer une épargne de précaution dédiée à ton investissement locatif ?

    A bientôt,
    Marc.

  6. Squatte Auteur de l’article

    Bonjour Marc,

    Pour ma part, j’estime que 3 mois de charge est déjà un bel objectif et une bonne base pour se lancer sereinement dans ses projets. Mais tout dépend du contexte de chacun, il y a toujours une part de subjectivité.

    Pour répondre à ta question, oui, j’ai commencé à mettre en place une épargne de précaution dédiée à mon investissement locatif. Je m’y suis mis en Janvier 2014, histoire d’avoir déjà quelques euros d’avance avant de franchir le pas. Et je continue tous les mois à l’alimenter.

  7. ecodeal

    vous me prendrez bien une petite courroie de distrib et un petit joint de culasse cher monsieur ?!

  8. Sala

    Pour moi il y a à peu près 3 types d’épargnes de précautions. Pour les plus modestes, il faut viser entre 3 et 5000€ de sécurité pour faire face aux principaux soucis (changement d’électroménager, réparation de voiture,…). Pour les classes moyennes, il faut plutôt viser les 10 000€ (en gros changer de voiture). Pour les gens plus aisé, l’idéal dépasse 20 000€ (en gros le plafond du livret A). Avec ça vous pouvez faire face aux principaux soucis. J’ai un ami banquier qui pense que dans tous les cas, cela ne sert à rien d’avoir plus de 30 000€ de côté (sauf si on a un projet en tête) après, il faut investir.

    Personnellement, pour me constituer une épargne de précaution, j’ai d’abord cherché à diminuer mes dépenses au maximum. Je suis passé par un super site : http://www.parcimonia.fr Ils étudient et optimisent toutes vos dépenses (électricité, internet, banque, assurances) et vous leurs reversez juste 1 mois des économies qu’ils vous ont fait faire. C’est très simple à faire donc je le recommande ! J’ai économisé presque 600 euros par an grace à eux donc ça peut valoir le coup!

    Bon courage à tous ceux qui veulent épargner comme moi !

  9. Olia

    L’épargne de précaution a surtout un impact psychologique, quel que soit son montant ou la proportion des revenus ou dépenses qu’elle représente. En effet, on est plus serein face aux imprévus avec un petit pécule que sans le sou.
    Cette épargne m’a aidé plusieurs fois dans diverses situations, la plus récente étant ma séparation. J’ai eu de grosses dépenses à gérer (déménagement, …) mais j’ai pu me concentrer sur l’essentiel et prendre des décisions avec une certaine liberté.
    Maintenant, mon épargne a fondu comme peau de chagrin et la reconstituer prendra plus de temps mais elle m’a bien servi.

  10. Squatte Auteur de l’article

    Bonjour Olia,

    Vous avez tout à fait raison. L’épargne de précaution a également un fort impact psychologique chez certains. Car savoir que l’on dispose d’un coussin financier plus ou moins conséquent est clairement sympathique et rassurant.

    Effectivement, en cas de dépense imprévue, il faut bien sûr ensuite éventuellement reconstituer cette épargne. De mon côté, je mets chaque mois de côté depuis plusieurs années une somme, qui alimente en continu ce fond.

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