Depuis ces dernières années, la reconversion professionnelle tente de plus en plus les salariés. Que ce soit pour changer de métier, pour booster votre carrière ou pour une reconversion radicale, cette démarche nécessite une préparation en amont et un investissement important. Il existe un certain nombre de dispositifs d’aide pour donner un coup d’accélérateur à votre projet. Dans cet article, découvrez ce qu’il faut savoir sur le financement d’une reconversion professionnelle.
Quelles sont les aides pour la reconversion professionnelle d’un salarié ?
Même si vous êtes salariés en CDI, le besoin ou l’envie d’une reconversion professionnelle peut surgir à tout moment. Plusieurs solutions de financement sont à votre disposition pour réussir votre projet.

Le Compte Personnel de Formation (CPF)
Le Compte Personnel de Formation est le plus connu des dispositifs de financement. Il est destiné à tous les actifs qu’ils soient salariés, indépendants, entrepreneurs ou demandeurs d’emploi. En effet, le CPF vous permet d’acquérir des droits à la formation sous forme d’euros. Vous pouvez les utiliser à tout moment, jusqu’à la retraite.
Concrètement, vous pouvez acquérir 500 euros par an pour un travail à temps plein. Cette somme est cumulable jusqu’à 5000 euros. Pour les salariés peu qualifiés, le montant s’élève à 800 euros avec un plafond réévalué à 8000 euros. Si vous êtes au chômage, vous ne générez pas de nouveaux droits, mais vous pouvez utiliser votre crédit CPF.
Notez que la formation peut se faire en dehors de votre temps de travail. Si votre employeur vous donne son accord, vous bénéficiez d’un congé d’une durée suffisante pour suivre la formation. En parallèle, vous continuerez à être rémunéré par votre entreprise actuelle.
Dans le cas où vous ne disposez pas d’assez de crédits pour financer votre formation, vous pouvez demander des abondements à votre CPF. Il s’agit d’un financement complémentaire pour votre formation. Celui-ci peut couvrir 100 % du reste à payer, dans la limite de 1000 euros par dossier de formation. Cette aide supplémentaire est fournie par Pôle Emploi, par votre employeur, par des associations, ou par l’État.
Le projet de transition professionnelle (PTP)
Spécialement dédié à la reconversion professionnelle, le projet de transition professionnel (PTP) vient remplacer l’ancien CIF (congé individuel de formation). Il vous permet de suivre une formation certifiante dans un autre domaine d’activité tout en conservant votre poste et votre rémunération. Pour en bénéficier, vous devez être :
- salarié avec plus de 2 ans d’expérience ;
- en CDD/intérim (sous certaines conditions) ;
- en CDI depuis plus d’un an.
Aussi appelé CPF de transition professionnelle, ce dispositif vous permet de vous absenter de votre poste pendant toute la durée de la formation. Pour ce faire, vous devez élaborer un projet professionnel de formation et effectuer un devis auprès du prestataire que vous avez choisi. Ensuite, vous devez déposer le dossier auprès de la Commission paritaire interprofessionnelle de votre région. Elle doit évaluer la pertinence du métier que vous avez choisi.
Le projet de transition professionnel prend en charge les frais de formation jusqu’à 18 000 euros ainsi que de votre salaire, le temps de la formation. Pendant cette période, votre contrat est suspendu, mais vous gardez votre statut de salarié au sein de l’entreprise. À la fin de la formation, vous pouvez démissionner de votre ancien poste et vous concentrer sur votre nouveau métier.

Le dispositif Pro-A
La promotion par l’alternance, ou Pro-A permet aux salariés de monter en grade au sein de l’entreprise grâce à la formation en alternance. Le dispositif s’adresse aux salariés peu qualifiés, c’est-à-dire ayant un niveau de diplôme inférieur à Bac+3. La durée de la formation peut varier entre 6 à 12 mois.
Cette remise à niveau peut être à l’initiative de l’employeur ou du salarié. Elle est organisée en interne dans le cadre d’une montée en compétence ou d’une réorientation professionnelle. Vous pouvez suivre la formation pendant ou en dehors de votre temps de travail. Dans tous les cas, vous conservez votre poste, votre rémunération et votre protection sociale durant la formation.
Le dispositif Pro-A permet à l’entreprise de renforcer la compétence de ses salariés tout en facilitant la mobilité interne. Les salariés concernés recevront à la fin de la formation un certificat professionnel. Il est à noter que la promotion par l’alternance concerne en particulier les secteurs d’activité les plus en tension.
Quelles sont les aides pour la reconversion professionnelle d’un demandeur d’emploi ?
Nombreux sont les demandeurs d’emploi qui décident de se tourner vers un projet de reconversion professionnelle. Cette démarche peut être financée sous plusieurs formes.
Le Compte Personnel de Formation (CPF)
Au même titre que les salariés qui souhaitent réaliser un projet de reconversion professionnelle, les demandeurs d’emploi peuvent aussi utiliser le montant disponible sur leur CPF pour financer leurs formations.
En règle générale, les droits à la formation sont alimentés grâce aux déclarations sociales transmises par votre employeur. Pendant votre période de chômage, vous n’avez pas acquis des droits. Pour bénéficier de la formation, vous pouvez vous servir des droits accumulés quand vous étiez encore salariés. En effet, vous pouvez mobiliser votre CPF sans demander une autorisation à Pôle Emploi.
L’Aide au Retour à l’Emploi Formation (AREF)
L’AREF est destinée aux bénéficiaires des formations proposées par Pôle Emploi. En général, cette allocation équivaut à l’ARE (Aide au Retour à l’Emploi) classique. En effet, elle dépend du salaire mensuel brut perçu par le salarié lorsqu’il était en poste.
Notez que cette aide au retour à l’emploi formation est cumulable avec le revenu de solidarité active (RSA), et dans les mêmes conditions que l’ARE. Toutefois, le montant minimal est différent pour les salariés qui travaillent à temps partiel.
L’AREF est versée chaque mois par Pôle Emploi. Si à la fin de la formation vous n’avez pas épuisé vos droits à l’ARE, vous pouvez à nouveau en bénéficier.
La Rémunération des Formations de Pôle Emploi (RFPE)
La RFPE s’adresse à ceux qui ne perçoivent pas une allocation chômage. Si c’est votre cas, vous pouvez bénéficier de cette aide financière pour suivre une formation agréée par Pôle Emploi. Cet apprentissage permet de renforcer votre compétence ou d’acquérir de nouvelles connaissances pour accéder à une reconversion professionnelle.

Le montant de la RFPE varie selon la durée de la formation (jusqu’à 3 ans). Mais, vous pouvez toucher jusqu’à 652,02 euros par mois. Pour en bénéficier, aucune démarche supplémentaire n’est requise. L’éligibilité est détectée automatiquement lors de votre inscription en formation. En gros, la RFPE est accessible aux demandeurs d’emploi qui n’ont plus accès à leurs droits, qu’il s’agisse de l’aide au retour à l’emploi (ARE) ou de l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP).
La Rémunération de Fin de Formation (RFF)
Ce dispositif est destiné aux demandeurs d’emploi en fin de droits. En pratique, si vous avez entamé une formation, mais que vous n’avez pas pu terminer, Pôle Emploi prend le relais et vous indemnise jusqu’à la fin du cursus.
Le montant de la RFF est égal au dernier montant journalier de l’ARE ou de l’ASP que vous avez perçu à la date d’expiration de votre allocation. Il est plafonné à 685 euros par mois. En cas d’interruption de la formation pour une durée supérieure à 15 jours, le versement de votre RFF sera suspendu.
Pour continuer à la percevoir, vous devez passer chaque mois chez Pôle Emploi pour actualiser votre situation. En effet, vous devez être inscrit à Pôle Emploi pour pouvoir bénéficier de la rémunération de fin de formation. Par ailleurs, la formation de votre choix doit être reconnue qualifiante par Pôle Emploi.
La Remise à niveau des compétences par le Pôle Emploi (AFPR et POE)
Les dispositifs « Action de Formation Préalable au Recrutement » ou « Préparation Optionnelle à l’Emploi » favorisent la réinsertion professionnelle des demandeurs d’emploi. Ils vous permettent d’acquérir les compétences recherchées dans les secteurs en pénurie de main-d’œuvre.
L’AFPR et la POE sont deux aides de financement de courte durée qui partagent le même objectif : prérecruter et former sur mesure. Grâce à ces dispositifs, vous pouvez postuler à une offre d’emploi suite à une remise à niveau de vos compétences.
La durée de la formation s’élève à 400 heures maximum, à temps complet ou partiel. Elle est réalisée soit par un organisme interne ou externe à l’entreprise, soit par l’employeur sous forme de tutorat.
Les actions de Formation Conventionnées (AFC)
L’AFC est une aide financière qui vise à faciliter le retour à l’emploi. La formation a pour objectif de combler l’écart entre les compétences du demandeur d’emploi et les exigences du marché du travail. Vous êtes particulièrement concerné si vous avez un faible niveau de qualification ou si vous avez un projet de reconversion professionnelle.
Pour accéder à ce dispositif, vous devez être inscrit en tant que demandeur d’emploi sans condition d’indemnisation. Comme les métiers en tension sont prioritaires, certains profils sont aussi privilégiés. En effet, une attention particulière est portée aux demandeurs d’emploi de moins de 26 ans de longue durée, et aux jeunes diplômés de secteurs peu porteurs.

Pendant la période de la formation, vous êtes considéré comme un stagiaire de la formation professionnelle. Si vous êtes demandeur d’emploi indemnisé, vous avez accès à l’allocation de recherche d’emploi en formation (AREF). Dans le cas contraire, vous avez droit à la rémunération de formation Pôle emploi (RFPE).
Pour accélérer le retour sur le marché du travail, la formation peut être menée collectivement dans un centre de formation ou de façon individuelle.
Les aides à la mobilité
Les aides à la mobilité s’adressent aux demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi. Il s’agit d’un dispositif financier accordé par Pôle Emploi pour favoriser votre mobilité professionnelle. En effet, elle vous sera accordée si vous vous rendez à un entretien d’embauche, si vous commencez une formation dans un endroit éloigné de votre lieu de résidence, ou encore si vous participez à un concours. Cette aide prend en charge :
- les frais kilométriques ;
- les repas ;
- les bons de transport ;
- l’hébergement (en cas de besoin).
En réalité, l’aide à la mobilité vise à aider les demandeurs d’emploi les plus modestes à reprendre ou à rechercher un travail. Elle est plafonnée à 5200 euros par an et par foyer. La durée du versement dépend du type d’aide. Pour un nouvel emploi, elle dure 1 mois suivant la reprise d’activité. Pour une formation, vous pouvez en bénéficier pendant la durée de la formation, dans la limite de 5000 euros.
Pour percevoir cette aide, vous devez envoyer une demande auprès de votre conseiller Pôle Emploi. Pour ce faire, vous devez respecter toutes les conditions d’attribution. Notez que Pôle Emploi ne rembourse plus les frais de déménagement.