Un titre un peu étrange, pour un article un peu différent des articles habituels de ce blog. Le sujet et l’approche se veulent ici plus détendus et moins scolaires, mais vous verrez, je l’espère, où je veux en venir au travers de ce billet. Mais commençons sans plus attendre. Tout commença l’été dernier. Sans doute assommés et groggy par la chaleur étouffante du mois d’août, ma femme et moi-même avons fait l’acquisition d’un poulailler de ville. Et bien évidemment, nous avons agrémenté comme il se doit cette petite maisonnette de 2 jolies poules pondeuses, une grise et une blanche. Je tairai ici les noms de ces 2 demoiselles afin de leur permettre de garder l’anonymat qui leur va si bien :). Grâce à ces nouvelles venues, nous avons depuis droit de manière très régulière à quelques oeufs frais dont nous nous régalons autant que faire se peut.
Produire ses propres oeufs frais, un investissement…
A l’heure où le bio fait de plus en plus vendre, pour des prix pas toujours justifiés, à une époque où nous ne savons pas toujours ce que nous mangeons, produire directement depuis chez soi un aliment tel que ses oeufs pourrait être perçu comme un investissement intéressant. Alors, bonne ou mauvaise idée? Voyons cela concrètement.
De notre expérience, les investissements suivants ont été nécessaires :
- Achat d’un poulailler pour 130€
- 2 poules à 11€ la bête, soit 22€
- Une botte de paille pour 6 mois coûte 6€
- 25 kg de grains se négocient pour 20€, soit assez de grain pour un semestre complet
Ce qui nous donne un coût initial de 152€ (poulailler et poules), complété d’un coût annuel de 52€ (paille et grains).
Nos poules pondent chacune quasiment un oeuf par jour lorsque le soleil est là, soit 2 oeufs frais quotidiens. Mais le chiffre s’approche de 0 lorsque l’hiver arrive et que les journées sont plus courtes. Sur une année complète, la récolte s’élèvera, de notre courte expérience, à un chiffre situé quelque part entre 180 et 200 oeufs frais par poule, soit entre 360 et 400 oeufs pour nos 2 pondeuses. Notez au passage que les variétés de poules que nous avons choisies ne sont pas les plus prolifiques.
Le prix d’un oeuf frais bio varie entre 30 centimes et 50 centimes d’euros selon les marques, le lieu d’achat et le gabarit. Sur l’année, pour peu que nous soyons de grands amateurs d’oeufs, cela nous fait donc une récolte :
- A minima, de 360 oeufs. A 30 centimes pièce, cela équivaut à 108€.
- Au maximum, de 400 oeufs. Soit 200€ à 50 centimes l’unité.
Cela fait tout de même plus ou moins un oeuf à manger par jour pendant un an pour une personne seule, de quoi frôler l’overdose :)! Forte heureusement, nous sommes 4 : entre les omelettes, les pâtisseries, les crêpes ou les gaufres… Nous avons de quoi faire!
Ensuite, il faut savoir qu’une poule pond en moyenne 5 ans. Il faut donc en changer 2 fois par décennie si on veut continuer de collecter quelques oeufs frais. Sur cette période, le poulailler sera donc rentabilisé au cours de la troisième année suivant l’achat. Le graphique ci-dessous illustre ce point.
Cette rentabilité est purement théorique, dans la mesure où vous ne mangerez peut-être pas autant d’oeufs frais. Mais l’important est sans doute ailleurs…
Une expérience enrichissante
Car bien évidemment, ce n’est absolument pas pour l’aspect financier que nous avons investi dans un poulailler! C’est tout simplement… pour le plaisir et les à-côtés que la présence de quelques poules offre à notre quotidien. En voici quelques-uns un peu pêle-mêle :
- Comme déjà précisé sur ce blog, ma femme et moi-même avons 2 adorables enfants, aujourd’hui âgés de respectivement presque 2 ans et près de 5 ans pour l’ainé. Et c’est franchement une joie sans commune mesure avec quelque argent que ce soit de les accompagner au poulailler pour qu’ils découvrent émerveillés que nos 2 volailles ont pondus quelques oeufs frais. C’est encore un plaisir de les voir les nourrir. Et c’est encore plus sympathique lorsque nous laissons nos 2 poules et notre chien en liberté dans le jardin!
- Depuis l’arrivée de ces poules, nos restes de repas ne finissent plus au fond de la poubelle. Nous nous sentons moins coupables d’offrir ces quelques aliments à notre basse-cour ambulante. Même chose pour les produits périmés car oubliés trop longtemps au fond du frigo. Bon, du coup nos oeufs ne sont peut-être plus si bio que cela, mais là n’est pas l’important!
- Il se dit aussi qu’en picorant, les poules débarrasseront votre jardin de quelques insectes nuisibles et autres mauvaises herbes. Dans l’absolu, je ne suis pas en mesure de confirmer ou non la véracité de ce point..
- Je pourrai aussi indiquer que les oeufs frais produits par mes cocotes sont bien meilleurs que ceux du supermarché, mais en réalité, je ne vois aucune différence :).
- Pour revenir sur les enfants, au delà de la joie et de l’émerveillement que vous verrez apparaître chez eux, la tenue d’un poulailler peut rapidement se transformer en évènement ludique et éducatif : ramassage régulier des oeufs frais, responsabilisation au travers du nourrissage quotidien de 2 volatiles, participation aux travaux d’entretien du poulailler, en changeant par exemple régulièrement la paille, …
- Et puis tous ces oeufs nous donne l’occasion de passer du temps en cuisine en famille, pour préparer ensemble crêpes, gaufres et autres que nous dégustons avec plaisir et voracité!
Si vous pensez que l’arrivée d’une petite basse-cour dans votre jardin entrainera une gêne pour vos voisins, je précise que les poules sont globalement très silencieuses. Nos voisins souhaitent d’ailleurs franchir le pas à leur tour! Et si c’est le cri du coq qui vous effraye, je rappelle qu’il n’est absolument pas nécessaire d’en posséder un pour que vos poules pondent régulièrement quelques oeufs frais.
Connaissez-vous des amis qui ont déjà franchi le pas d’installer un poulailler chez eux? Souhaitez-vous à votre tour profiter à votre domicile du plaisir de récolter quelques oeufs frais?
Excellent article, j’ai bien souri en arrivant au niveau du graphique, surtout après avoir vu tous les chiffres et je me suis dit pour rigoler qu’une variable n’a pas été prise en compte : Quelle est la probabilité que la poule décède durant les 5 premières années ? Variable à intégrer dans le calcul si on veut qu’il soit juste !
Non plus sérieusement, c’est une expérience très sympa. J’imagine l’émerveillement des enfants quand ils doivent aller récupérer les œufs et comme tu dis, c’est une très bonne chose pour leur responsabilisation.
Article très sympa en effet et très bien expliqué. Je pense que le fait d’avoir un poulailler est bien, pas spécialement pour l’économie que cela représente, mais surtout pour le fun, notamment quand on a des enfants. Comme vous l’avez très bien souligner, cela les responsabilise et leur fait prendre de bonnes habitudes très tôt. Je partage l’article bien volontiers !
@InvestMan, Maximilien : Merci à tous les 2 pour vos messages.
Effectivement, tout l’intérêt du poulailler est dans le plaisir qu’il procure. Avec la semaine ensoleillée qui vient de passer, ça a encore été un plaisir que de s’occuper avec mes 2 enfants de nos 2 petites poules! 🙂
Je me permet quelques commentaires :
Choisissez bien la race! C’est essentiel.
Certaines races ont des tendances fugueuses, d’autres plutôt orienté œuf, ou chair, d’autre à 2 fins.
Certaines sont également plus résistante.
Personnellement, je suis un adepte de la Sussex, mais chacun aura sa propre préférence.
Ensuite, pour l’approvisionnement, y a peut être moyen d’avoir moins cher.
Proche de chez moi, la botte de paille est entre 2 et 3€ chez les agriculteurs. (j’ai testé pour du foin)
Perso j’adore votre article!
L’approche est sympa.
Voilà donc un nouvel actif qui vient augmenter ton patrimoine ! Dans un prochain article tu nous feras une étude sur la rentabilité d’investir dans un coq pour assurer le remplacement de tes poules après 5 ans (le coq n’étant indispensable pour les oeufs destinés à la consommation mais l’étant pour que l’oeuf devienne poussin).
Le coq pouvant alors être source d’autres types de création de revenus
– organisation de combats de coqs (prise de paris)
– vente de poules à tes voisins
Et pour la répondre à la question formulée par le titre de ton article parce que personne d’autre ne veut se casser le cul pour seulement 30 centimes 😉
@David : L’une des 2 poules est justement une Sussex, l’autre est une Cendrée. Pour l’approvisionnement, il faut que je me renseigne auprès d’agriculteurs près de chez moi.
@Didier : Pour le combat de coq, j’y pense. En montant ensuite un site de paris en ligne sur ces combats de coqs histoire de monétiser tout cela correctement! 😉 Et effectivement, je n’ai pas apporté de réponse franche à la question posée en titre de l’article, je prends note de ta proposition!! 🙂
tres sympa cet article… Avec une 3eme poule, tu fais peter le rendement ;D
Salut Squatte,
Cela faisait un petit moment que je n’étais pas venu sur ton blog (honte sur moi!!) et quelle agréable surprise de découvrir cet article ! Pour moi tout y est lorsque l’on lit entre les lignes ! La logique d’investissement doit se faire dans le plaisir : point !
Une seule question reste en suspend : Qui est apparu en premier : l’oeuf, ou la poule ?!
@Gwen : pas de troisième poule en vue malgré l’évidence d’un impact énorme sur le rendement 😉
@Maxime : Tu as tout à fait perçu le message que je souhaitai passer au travers de cet article un peu « décalé ». L’investissement n’est pas une fin en soi, l’important, c’est finalement les plaisirs qui en découlent. Sinon, à quoi bon tout cela?
Article efficace, merci pour de partager ce type d’info