Une négociation difficile

de | 21 avril 2014
Négociation difficile

Une négociation n’est jamais terminée tant que le prêt n’est pas signé, telle pourrait être la conclusion de mes nombreux échanges avec ma banque actuelle et mon courtier. Dans mon double article sur la négociation difficile et longue que j’ai entreprise, pour obtenir le meilleur taux et les meilleures conditions pour l’emprunt de mon premier immeuble, j’indiquais que les 2 protagonistes s’étaient bien retroussés les manches. Ils m’avaient chacun proposé des offres très intéressantes, mais j’avais finalement tranché en faveur du courtier. Mais ça, c’était avant…

Négociation difficile

Négociation difficile, rappel des forces en présence

Je vous invite à lire ou relire les articles Comment bien négocier son crédit immobilier (1/2) et Comment bien négocier son crédit immobilier (2/2) pour remettre les éléments dans leur contexte. Mes échanges avec banque et courtier m’avaient permis d’obtenir au final 2 offres très satisfaisantes et surtout très proches. Sans entrer dans le détail, j’avais donc le choix entre les 2 propositions précisées ici.

De son côté, le courtier proposait :

  1. Un taux à 2,95% sur 20 ans
  2. Une assurance en délégation pour un montant global de 4 200€
  3. Des IRA (Indemnités de Remboursement Anticipé) à 0€
  4. Des frais de courtier de 1 400€, inclus dans l’emprunt

Ma banque actuelle offrait quant à elle :

  1. Un taux à 3,05% sur 20 ans
  2. Une assurance en délégation pour un montant global de 3 200€
  3. Des IRA à 10% (des 3% du capital restant dû ou 6 mois d’intérêt, au plus avantageux pour l’emprunteur) ou standards dans le cas d’un rachat par la concurrence

J’ai jugé l’écart financier non significatif au global. Comme déjà évoqué, je ne manquerai pas dans un futur billet de préciser le bilan chiffré de cet investissement. J’indiquais précédemment avoir choisi l’offre du courtier, pour une raison que je qualifierai de non-objective : ma banque n’avait qu’à m’adresser une telle offre dès le début!

Négociation difficile, redistribution des cartes

Mais voilà, rien n’est jamais acquis. La veille de la date de fin de mes conditions suspensives, je n’ai toujours pas d’accord de prêt écrit de ma future banque, malgré mes relances successives… Le stress monte un peu… Le courtier finit enfin par me rappeler :

Le courtier : « Bonjour M. Squatte, comment allez-vous? »

Squatte, impatient et poli : « Bonjour, bien bien. Qu’en est-il de cet accord de prêt dont j’ai besoin IMPÉRATIVEMENT pour demain au plus tard, comme vous le savez? »

Le courtier : « Je viens de raccrocher avec le directeur d’agence de la banque, et il n’y a toujours pas de problème pour le financement. La nouvelle banque veut vraiment travailler avec vous. »

Squatte, dans sa tête : « Encore heureux! Je vous ai donné mon accord sur leur offre il y a quelques jours déjà, il ne manquerait plus qu’ils changent d’avis… »

Le courtier : « Donc pas de problème du point de vue financier. Par contre vu que le bien pour lequel vous souhaitez emprunter est un immeuble, une validation est nécessaire à plus haut niveau… »

Squatte, impassible et énervé, sachant que le courtier savait de longue date qu’il s’agissait d’un immeuble : « Quoi?! Vous voulez donc dire que je n’ai pas d’accord de la future banque à ce jour, et pire encore que je ne suis même pas sûr de l’avoir?! »

Le courtier : « Blabla… Blabla… Blabla…. »

Je passe sur mon état d’énervement à ce moment là, et dans la soirée qui a suivi :  je m’imagine déjà devoir reprendre les démarches depuis le début (recherche de biens, visites, …) ou pire, payer des indemnités au vendeur (ce qui n’est légalement pas possible dans la situation ou j’étais, je me suis renseigné… 🙂 ). Car au-delà de cette mauvaise nouvelle, je me retrouvais bien dépourvu en cette veille du 10 Avril dont je me rappellerai quelques temps : je n’avais pas d’accord de prêt, et j’avais gentiment indiqué à ma banque actuelle que je déclinais leur offre!

Négociation difficile, retour au bercail

Mais fort heureusement pour moi, l’histoire ne s’arrête pas là. Quelques coups de téléphone plus tard, j’obtiens 2 choses qu’il m’était impératif d’avoir très vite :

  • Un décalage d’une journée pour obtenir mon accord de prêt.
  • Un rendez-vous avec ma banque actuelle, en prétextant un ajustement de dernière minute de l’offre du courtier, le tout en ma défaveur. Ce n’est pas tout à fait vrai, car je voulais éviter que la banque revienne sur sa dernière offre en se disant qu’elle était mon seul recours. Ce n’est pas non plus tout à fait faux, ma conscience est donc tranquille 🙂 …

Le vendredi 11 Avril, après échange en matinée avec mon banquier, j’obtiens enfin mon précieux sésame : l’accord de prêt, que je m’empresse d’adresser dans la foulée à l’agence immobilière et à mon notaire. Mon emprunt se fera donc dans ma banque actuelle.

Au delà du faux bond de dernière minute de mon courtier, je m’en sors finalement très bien : j’ai tout de même obtenu, en partie grâce à eux, des conditions excellentes du côté de ma banque actuelle. Je perds mes IRA à 0€, mais 10%, ce n’est déjà pas si mal… Le projet continue, mais ce coup de pression va m’inciter à rester vigilant sur chaque étape du projet, et des projets à venir! La morale de cette histoire est des plus classiques : il ne faut jamais, mais alors jamais, vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué!

Avez-vous déjà eu à faire à ce genre de situation? Dans vos différents investissements ou assimilés, avez-vous subi ce type de changements de dernières minutes à même de mettre en péril vos projets? Comment vous en-êtes vous sorti?

10 réflexions au sujet de « Une négociation difficile »

  1. Emmanuel

    comme quoi on pourrait penser que passer par un courtier peut nous faciliter bien des choses mais au final tu as bien fait de faire travailler ton banquier sur ce projet 🙂

    Emmanuel

  2. David

    Bonjour,
    Je vous avoue que mon prêt se passe beaucoup moins bien!
    par le courtier, rien en dessous de 3,5% sur 20ans. La raison, je suis en période d’essai donc pas fiable pour une banque. (madame est en intérim, donc pas mieux)
    Par la banque je suis à 3,2% mais le prêt en l’état a été refusé. Il faut que j’amène les frais de notaire, que je prenne l’assurance maison plein pot, sinon ça ne passe pas. Bien entendu dans ces conditions, la rentabilité est en chute libre! (le TAEG se situe vers les 4%).
    Et en prime, une lettre de refus est impossible à avoir, car la banque m’a fait une contre offre.

    Et après la banquière s’étonne que je ne soit pas un bon client…
    Bon maintenant le but est d’obtenir au moins une lettre de refus pour récupérer le dépôt de garanti.

  3. Squatte Auteur de l’article

    Bonjour Emmanuel,

    Effectivement, faire travailler la concurrence n’a que du bon : non seulement cela permet d’obtenir de meilleures offres, mais en plus cela permet d’avoir un plan B en cas de pépin!

  4. Squatte Auteur de l’article

    Bonjour David,

    Désolé de voir que cela ne se passe pas comme escompté 🙁 .
    Du côté de ta banque, ne peuvent-ils pas de te donner une lettre de refus si tu ne fais pas l’apport des frais de notaire? Si le prêt doit être à 110% et que la banque ne vous suit pas sans apport, ils doivent être en mesure de te fournir un refus.

  5. David

    La lettre de refus est en cours de négociation.
    Par contre, je pense qu’avec un coup pareil, il y aura des conséquences : je prenais déjà ma banque pour des incompétents, mais là, c’est carrément la confiance qui s’en va…

    Donc ça sens la fermeture de quelques comptes supplémentaires! 🙂

  6. Squatte Auteur de l’article

    Je n’aime pas généraliser, mais force est de constater que de mon expérience, les banquiers, et les courtiers comme l’atteste mon article, sont souvent moins compétents que ce qu’ils veulent bien nous faire croire, pour rester poli…

    J’ai dit souvent, pas toujours…

  7. Gwen

    Salut a tous,
    si je ne me trompe pas, j’ai bien lu « accord de pret ». Tu as besoin de cet accord… et le pret sera finalisé plus tard, à la signature de l’acte authentique. Rien ne t’empeche d’avoir un pret different de celui de l’accord le jour j?

  8. Marc de Mieux Gérer Son Argent

    Salut,

    C’est quand même édifiant cette histoire !

    Pendant tes entretiens avec la banque du courtier, tu leur avait bien dit que c’était un immeuble ?
    Et à ce moment là ils ne t’ont rien dit ?

    Ça frôle la mauvaise foi quand même.
    S’ils le savaient ils auraient pu te le dire directement.

    Mais bon l’essentiel c’est que tu as pu rebondir avec une solution de repli qui n’est pas trop mal 🙂 .

  9. Squatte Auteur de l’article

    Oui, rien ne m’oblige à prendre le prêt correspondant à l’accord que j’ai obtenu… si ce n’est qu’après plusieurs semaines de négociations courtiers VS banque actuelle, il ne me reste plus que l’offre de la banque et que je la trouve très satisfaisante compte-tenu de ma demande et de mon dossier! 🙂

  10. Squatte Auteur de l’article

    Bonjour Marc,

    Je dois dire que je ne faisais pas mon malin le jour où le courtier m’a annoncé cette « nouvelle »!
    En fait je n’avais pas encore fait les entretiens avec la banque du courtier, mais uniquement avec le courtier lui-même. Le fait que le bien à acquérir était un immeuble était connu de longue date, puisque j’en avais parlé avec eux même avant la signature du compromis, fin Février. Il ne restait plus qu’à caler les détails avec cette fameuse banque…

    Le pire c’est que lors de mes entretiens avec le courtier, il m’a été indiqué que certaines banques n’avaient pas été consultées parce qu’elles ne faisaient pas de locatif sans apport, ou certaines parce qu’elles ne finançaient pas les immeubles!

    La moral de l’histoire, c’est que la mise en concurrence, en plus d’inciter chacun des protagonistes à se dépasser, permet d’avoir un plan B en cas de pépin!

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